Coronavirus - évolution de l'épidémie - point du Directeur Général de la Santé au 14 mars 2020
Situation internationale
Le monde, et la France, font face à une menace sanitaire inédite, que l’OMS qualifie désormais de pandémie, avec pour épicentre l’Europe. Cette menace s’étend désormais dans 140 pays.
Situation nationale
Nous recensons 4 500 cas confirmés par PCR en France. Ce chiffre de 4 500 a doublé en 72 heures. 91 personnes sont décédées et 300 sont dans un état grave.
Toutes les régions métropolitaines sont concernées, ainsi que la Guyane, la Martinique, La Réunion, la Guadeloupe, Saint-Barthélemy, Saint-Martin et désormais Mayotte. Les 6 régions les plus touchées sont la Corse, le Grand Est, la Bourgogne-Franche-Comté, les Hauts de France, l'Ile-de-France et l'Auvergne Rhône-Alpes.
Principaux messages
- Nous constatons que nous sommes face à une épidémie nationale débutante avec une circulation virale rapide et intense dans de nombreuses zones du territoire national. Nous sommes donc en phase 3, qui nécessite désormais d’atténuer et de décaler au maximum les effets de la vague épidémique et qui est vraiment basé sur un renforcement des mesures barrières.
- Freiner l’épidémie nécessite une évolution des comportements de chacun. Il n'y a, à ce jour, pas suffisamment de prise de conscience par les Françaises et les Français de l'importance de leur rôle face au virus. Les mesures barrières doivent être très rapidement acquises par la population. Ce sont les hommes et les femmes qui font circuler le virus. Lorsque l'on est malade et que l'on est isolé à la maison ou à l'hôpital, personne ne rentre en contact avec vous. Lorsqu'un enfant porteur ou un sujet asymptomatique reste à la maison, réduit drastiquement ses contacts, le nombre de passages du virus d'une personne à l'autre s'effondre. Nous devons faire donc bouclier de la nation pour les personnes âgées et les personnes les plus fragiles et montrer notre capacité de solidarité entre générations.
- C’est pour cela que nous avons pris des mesures fortes :
° s’agissant des services de soins tout d’abord : le plan blanc généralisé a été déclenché dans toute la France, avec pour conséquence la mobilisation de l'ensemble des professionnels de santé, mais surtout la déprogrammation sur toute la France de l'ensemble des actes non urgents. En dehors des 157 établissements de santé mobilisés en première ligne et des milliers de tests qui sont réalisés depuis le début de l'épidémie, nous avons mobilisé aussi tous les établissements médico-sociaux qui sont en plan bleu au niveau national. Nous avons mobilisé les réanimateurs et l'ensemble des équipes de réanimation pour anticiper l'arrivée en grand nombre de cas graves, et nous avons mobilisé, au plan national, la réserve sanitaire en faisant un appel très large à l'ensemble des étudiants des professions de santé ainsi que des professionnels retraités. Et enfin, pour que tout le monde soit informé en temps réel, il faut rappeler l'importance de l'inscription de l'ensemble des professionnels de santé au DGS-Urgent qui les informe en temps réel et qui leur donne des conduites à tenir.
° s’agissant de la protection des plus fragiles : Toutes les visites ont été suspendues dans les établissements de type EHPAD et dans les unités de soins de longue durée, mais nous avons aussi appelé à ce que les personnes de plus de 70 ans et toutes les personnes fragiles ayant une pathologie chronique, un diabète, une insuffisance rénale, une insuffisance respiratoire, une insuffisance cardiaque, une chimiothérapie restent confinées à domicile et ne sortent que pour des raisons impérieuses.
Quels sont les conseils pour toute la population ?
- Pour la population générale, il s’agit avant tout d’appliquer et de faire appliquer les mesures barrières et de suivre scrupuleusement les consignes officielles. En réduisant drastiquement l'ensemble de ses contacts : aucune réunion inutile, aucun déplacement inutile. Il faut privilégier le télétravail. Les établissements scolaires seront tous fermés à compter de lundi. Il faut donc réduire toutes ces activités non indispensables.
- Pour les sujets fragiles, les sujets malades, les sujets de plus de 70 ans, restez confiné à domicile, ne recevez pas, ayez le minimum de sorties, les sorties réduites à l'essentiel, et n'ayez pas de contacts avec des enfants. Si vous êtes malade sans gravité, restez confiné une semaine jusqu'à guérison clinique. Ne sortez pas, n'ayez pas de contacts, et faites un appel si besoin à votre médecin traitant ou ayez recours à des téléconsultations. Votre compagnon, votre compagne, vos enfants qui vivent à domicile doivent aussi rester confinés. Vous surveillez votre évolution clinique, vous ne prenez pas d'automédication, pas de corticoïdes, pas d'anti-inflammatoires sans avis médical. On demande conseil à son médecin traitant avant tout traitement.
- Si la situation évolue mal, si vous respirez mal, alors il faut appeler le 15.